DESSINS
Marie-France
Chevalier
DESSINS
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empreintes
de porte,
mémoires
de porte
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porte de grange, fusain, 110 x 75cm
2016
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EXTRAITS DE JOURNAL, MFC
PORTE
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J'ai tant ouvert cette porte
Grande porte de grange
Porte de bois blanc noircie au fil des ans au fil du temps
Avec l' huile noire, huileuse, brillante, de vidange du tracteur antique
J'ai tant ouvert la porte que je ne la voyais pas, je ne la voyais plus.
Une photo, un portait de ma tante …me ramena à bien la regarder…car les yeux du bois
me regardaient à leur tour depuis longtemps… elle avait posé, devant la porte neuve,
le bois blanc raboté…la guerre est finie. Elle est de profil. Nous regardons trop
le sujet photographié, jamais assez autour.
Par quelle idée je suis passée ? Re descendue de cette montée de grange, à vive allure, saisi
agrafeuse, page blanche, le papier lisse, sous mes doigts me parla du temps et chaque planche
qui fit cette porte me raconta …
2019 Premier décembre… je ne me rappelle plus à quelle date précise, je commençais. Il me
semble que c'était l'hiver. Le corps, mon corps à travers les corps de ma descendance surgit là,
entre les trames du bois, comme interlignes.
Démarrait ainsi la série mémoire de porte ou mémoire de femmes car ce fut à travers
le ventre qu' elles surgirent… le ventre de ma grand-mère de ma mère ma tante et toutes
ces femmes qui me « firent ».
Le corps semble désir
Le corps à la renverse, à l'abandon
Ouvert les bras relevés ouverts à l’amour, au désir
Il n'y a pas de visage
Abandon ou chute comme une plongée dans l'abîme
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EXTRAITS DE JOURNAL, MFC
PORTE, suite...
Je sentais la mort, la disparition proche de ma source, ma dernière source, mon père.
Et cependant c'était le corps des femmes, le ventre, l'origine qui se répétait. Il y eut trois fenêtres,
trois rectangles blancs écrasant de lumière, des fenêtres de la maison natale, fenêtre au nord, lumière immobile. Cette jeune fille, assise, ou debout dénudée dans la lumière attend, assise, puis se lève,
puis s'efface dans la lumière. C….. pose aisément, puis il y a eu S…….assise dans la lumière avec sa fille.
Mes dessins racontent mes femmes à travers elles, racontaient le sang, l origine, la transmission .
Sur chaque empreinte d'une planche de la porte de grange, je faisais surgir un souvenir
Femme attente solitude mélancolie lumière et quête du peintre.
Je revenais au corps à la naissance ,le ventre, le sexe, le lit, le drap, drap peau.
Du ventre à la nuque, au dos.
Femme phuomai/ce qui naît Femina / l'être féminin foetare / fœtus
Celle qui donne le souffle la vie
Par la suite, un travail sur la blouse, vêtement du labeur est né, presque par évidence.​​​​
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