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ECRITS

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 Jean-Louis 

 ROUX â€‹â€‹

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Vercors

110 x 75 cm

DU PAYSAGE EXTERIEUR A LA VISION INTERIEURE

Il est bien âpre ce Vercors-là ! Marie France Chevalier opère le mariage forcé  de l'ombre et de la lumière, du chaud au froid. Ses vues du col de la Bataille ou des petits Goulets, de la Jarjatte ou de Vassieux font cohabiter – non sans conflits délibérés- des tons réfrigérants (vert bleu noir) et d'autres flamboyants ( jaune, orange, rouge, brun). Il y a là un sens de la rudesse, fort évocateur de la nature secrète du Vercors : des  « paysages sans pardon" sur une terre qui «  ne laisse pas de repos" selon les mots du critique Jean Jacques Lerrant.
Profondément attachée  au Vercors par ses ascendances familiales, encore que Romanaise de naissance et lyonnaise d'adoption, Marie France Chevalier s'appuie sur une évocation assez précise de ce massif préalpin, pour déboucher paradoxalement sur une manière de paysage mental : la nature extérieure coïncide ici avec la vision intérieure. Pour y parvenir,  l'artiste combine les techniques : réalisées sur  papier (parfois marouflées) ses peintures amalgament le lavis  le pastel sec, l'encre… et une manière  tout à fait personnelle de grattage ou de griffure du papier , qui donne  du relief  et anime l œuvre – lui conférant une dimension  gestuelle, voire rituelle. Il en résulte,  non sans bonheur,  un certain tumulte de la facture.
Vive, nerveuse, fiévreuse , parfois presque heurtée la touche exprime les désordres d'une nature vibrante et pétrie par le travail du temps. On lit, dans ces tableaux, les failles  les rides, les cicatrices, les plissés, les bourrelets boursoufflés et crevassés d'une montagne, dont la physionomie ne s’est pas forgée sans heurts. Le paysage tourmenté trouve du répondant dans les tourments du pinceau.

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Jean louis Roux

article lors de l'exposition en 2004

galerie Cupillard, Grenoble

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