DESSINS
Marie-France
Chevalier
ECRITS
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Patrice
GIORDA ​​
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grand atelier, fusain -2019
192 x 57cm
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LE FAUTEUIL DE L'ABSENT, 2022
Le noir attire l’œil comme un espace protecteur où tout se résout pour un instant.
C'est là que dorment nos morts, que vont nos méditations. Puis l’œil se laisse happer par la lumière hérissée de pointes, de traits, d'éclats de verre et se blesse. La lumière blesse, la vie blesse. L’œil retourne alors au noir de suie,
couleur de la germination où tout s'invente. Mais l’œil, curieux de lumière, navigue dans la partie basse du noir,
il y découvre ce qui pourrait être une chaise en partie éclairée, une planche au-dessus : le fauteuil du père absent,
du frère absent, de la mère absente.... au sol s'étirent des roses et des jaunes qui conduisent au pied de la fenêtre
en lumière. Là, d'autres jaunes et des teintes orangées l'accueillent et le hissent jusqu'à cette lumière trop vive pour être soutenue. Regardée quelques instants cette lumière mange broie absorbe ces teintes qui l'ont conduit jusqu'à elle
pour n'en faire qu'une incandescence qui s'apaisera à nouveau dans l'obscurité du noir. Le noir attire l’œil
comme un espace protecteur.....c'est sans fin que tout recommence, que l’œil va du noir à la lumière
au même rythme que les vagues de la mer au même rythme que toutes les ondes de l'univers.
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l'atelier de Patrice Giorda, 2008
75 x 110 cm
INTERIEURS, 2008
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Ce sont de grands dessins au fusain qui cherchent l'espace . Un espace classique, à trois dimensions
que des rehauts de pastels bleu, jaune, mauve, ocre, rouge viennent faire vibrer.
Ce qui frappe c'est leur disposition,leur constructions en masses
...
Grands miroirs de lumière, ouverture d'une fenêtre, rais de lumière au sol dynamitent ce que le savoir-faire de Marie-France Chevalier met en espace. Le travail classique maintient une tension poétique entre espace et surface,une respiration, et cela depuis toujours...
Est-ce retenir le passé ou bien vouloir donner corps aux morts, corps de peinture s'entend, afin de mieux les quitter ? On ne quitte bien que ceux à qui l'on s'est donné.Nicolas Poussin lorsqu'il peint l'Arcadie, cherche-t-il un paradis perdu ou nous montre-t-il Cézanne du doigt ? Tout cela bien sûr demeure sans réponse. Mais j'ai le sentiment en regardant les dessins de Marie-France Chevalier qu'elle a ouvert une tombe, celle de l'héritage, et qu'ainsi nous nous confrontons à la modernité.
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